mercredi 20 mai 2009

Le crépuscule de la vie

Jacques Brel




LES VIEUX 1963







Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux




Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un coeur pour deux






Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan






Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps






Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier






Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières





Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent





Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit: je vous attends




















Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés





Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter






Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit






Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit






Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide






C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide






Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent






Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend












Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps




Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant






Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère






Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer






Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin






Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin







Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent





Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit: je t'attends






Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend.






mercredi 13 mai 2009

Pensées Noires



« Les pensées sont les ombres de nos sentiments ».


Friedrich NIETZSCHE

lundi 11 mai 2009

Encore de l'éphémère


Etre en apesanteur


Loin de la douleur


Loin de la gravité


Prêt à s'évader


Comme libéré


Ne plus tourner en rond


A perdre la raison


Se calmer les nerfs


Pouvoir changer d'air


Sans en avoir l'air


Léger

vendredi 1 mai 2009